La victoire contre la Roumanie (2-0), samedi, va permettre au sélectionneur Laurent Blanc de gagner du temps et de poursuivre dans la sérénité son entreprise de redressement de l'équipe de France alors que le groupe sur lequel il compte s'appuyer commence à se dessiner.
Un calendrier idéal
Après seulement trois journées et malgré un léger retard à l'allumage (défaite face au Belarus 1-0 au Stade de France), les Bleus sont déjà en tête de la poule D et peuvent envisager tranquillement la suite des évènements. Même si leur avance sur leurs adversaires est encore toute relative (1 point sur l'Albanie), le calendrier proposé et les deux rendez-vous contre le Luxembourg (mardi et le 25 mars) incitent à l'optimisme et sont quasiment synonymes de six points assurés. Samedi, Blanc ne pouvait que se satisfaire d'une situation comptable qui lui laisse les coudées franches pour travailler et bâtir son groupe sans pression. "Il est préférable d'occuper la première place. On sait que les éliminatoires durent un certain temps, qu'après le Luxembourg (mardi, ndlr), il y aura une coupure. Il serait très bien d'occuper cette première place durant cette coupure pour augmenter notre confiance. Cela permettrait de passer l'hiver au chaud", a-t-il indiqué.
La genèse d'un groupe?
En renouvelant sa confiance aux vainqueurs de la Bosnie, Blanc avait clairement signifié ses préférences. Encore fallait-il que ses choix soient validés par les résultats. Avec deux succès d'affilée contre les équipes les plus "cotées" du groupe D (Bosnie, Roumanie), le sélectionneur a remporté son pari. Ses jeunes joueurs s'offrent un peu de répit pour prendre la mesure du haut niveau international tout en éloignant le spectre d'un retour des mutins de Knysna.
"Il y a une implication totale, a apprécié Blanc. La semaine d'entraînement a été excellente et les joueurs ont répondu à nos attentes. J'ai un groupe de joueurs en qui j'ai une confiance totale. Si j'en fais entrer un, je suis sûr que la performance individuelle et collective sera au rendez-vous. C'est un sentiment grisant pour un sélectionneur. On est dans la continuité de ce qu'on a fait en Bosnie, dans l'état d'esprit, l'envie, l'implication."
Si la hiérarchie reste toujours mouvante, selon Laurent Blanc, car "les choses changent vite en sélection", la recherche d'un noyau dur avance. "Il y a des joueurs qui, depuis que je suis sélectionneur, m'amènent que des satisfactions, a-t-il estimé. Il faut en tenir compte dans l'analyse de la recherche d'un noyau. On n'est pas encore à ce qu'on veut mais ça progresse."
L'assurance Blanc
Au-delà de la constitution d'un groupe, Blanc a déjà gagné en un mois une légitimité contre laquelle a couru en vain son prédécesseur, Raymond Domenech. Son coaching gagnant de samedi (entrées en jeu décisives de Rémy et Gourcuff, buteurs, et de Payet, passeur), ajouté au coup tactique réussi en Bosnie (4-3-3 avec trois milieux défensifs de métier), va le conforter et lui offrir une assurance à son nouveau poste, lui qui restait sur six derniers mois très difficiles à Bordeaux. Un faux-pas contre la Roumanie, qui aurait été le troisième en quatre matches depuis sa prise de fonctions, aurait sans doute plombé son aura et suscité des interrogations sur sa méthode. Aujourd'hui, c'est tout le contraire et les joueurs ne font que louer le mode opératoire du sélectionneur et de son staff.
"Par rapport à la Coupe du monde, il y a beaucoup de choses qui ont changé, a analysé le milieu d'Arsenal Abou Diaby. Tout le monde vit bien ensemble et le coach nous aide à nous libérer. La philosophie et la mentalité sont les mêmes qu'à Arsenal. Tout est basé sur la maîtrise du ballon. Il y a beaucoup de jeu et on prend beaucoup de plaisir aux entraînements."